20 octobre 2009

Mia Farrow, la jeune fille de Gaza et la peur

La star américaine Mia Farrow est hantée par le visage apeuré d'une jeune adolescente palestinienne qui lui a raconté la destruction de sa maison et la mort de ses proches lors de la dernière guerre à Gaza, selon des propos tenus à l'AFP.

"On lisait la peur sur son visage et elle parlait d'injustice avec une petite voix", témoigne l'actrice lors d'une interview à l'AFP, à l'issue d'une tournée dans les territoires palestiniens en tant qu'ambassadrice itinérante de l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance.

Mia Farrow n'oubliera jamais les traits de cette adolescente de 12 ans qui lui a parlé du moment "où sa maison a été détruite et des gens qui ont été tués".

Elle se souviendra également de sa visite à l'hôpital Al-Chifa de Gaza où les "docteurs ont dû prendre la décision cruelle de laisser partir des nouveaux-nés prématurés pesant seulement un kilo faute de disposer d'incubateurs en état de marche et de pouvoir faire venir des pièces détachées pour les réparer".

Peuplée d'1,5 million d'habitants, la bande de Gaza est soumise à un strict blocus israélien depuis juin 2007.

Fin décembre 2008, l'armée d'occupation israélienne a lancé une offensive contre la bande de Gaza. Plus de 1.400 Palestiniens sont tombés en martyrs, durant cette guerre de 22 jours.

Arrivée mercredi à Gaza, l'ambassadrice de l'Unicef a également visité la colonie israélienne de Sdérot (20.000 habitants), cible privilégiée des tirs de roquettes palestiniennes en réponse aux agressions israéliennes.

Là, elle a vu le commissariat où sont entreposés des débris de roquettes et d'obus rouillés tombés sur la ville et dans les alentours ces dernières années.
"Mais il y a une énorme différence entre Sdérot et ce qui s'est passé pour les gens de Gaza", assure-t-elle, en notant que Sderot dispose d'abris publics et de sirènes d'alarme.

"Je dirais que la risposte (d'"Israël") a été plutôt excessive, si l'on en juge par les lois internationales et la décence la plus élémentaire", assure Mia Farrow. A Gaza en revanche, "les gens n'avaient nulle part où se réfugier.

Les attaques venaient des airs, de la terre et de la mer. C'est inimaginable, vous aviez un million et demi de gens qui vivaient dans une terreur absolue", s'indigne-t-elle.

AFP