Téhéran va demander au Pakistan d'extrader Abdolmalek Righi, le chef du groupe Joundallah qui a revendiqué l'attentat de dimanche ayant couté la vie à 41 personnes, dont sept chefs des gardiens de la révolution, dans le sud-est de l'Iran, c'est ce qu'a indiqué lundi le chef des Gardiens de la révolution.
"Aujourd'hui, une nouvelle preuve nous a été soumise par un service de renseignement du pays démontrant que le groupe abominable d'Abdolmalek Righi est en lien direct avec les services de renseignements américain, britannique et malheureusement pakistanais", a affirmé le général Mohammad Ali Jafari, cité par l'agence de presse Isna. "Sans aucun doute, cet individu agit sur ordre de ces services", a-t-il poursuivi.
"La République islamique d'Iran enverra prochainement une mission au Pakistan pour montrer ces nouveaux documents et demander son extradition", a-t-il ajouté.
Abdolmalek Righi, le chef de Joundallah, a assumé la responsabilité de l'attentat suicide commis dans la ville de Pishin (province de Sistan-Balouchistan) frontalière du Pakistan.
De son coté, le commandant de l'armée de terre des Gardiens de la révolution, le général Mohammad Pakpour, a promis une réponse "destructrice" au groupe Joundallah.
"Les Gardiens de la révolution répondront de manière sévère et destructrice à ce groupuscule pour qu'il ne puisse plus jamais oser mener de telles actions dans le pays", a assuré le général Pakpour.
Il a lui aussi précisé que les membres du groupe Joundallah sont "entraînés et équipés" par les services de renseignements américains et britanniques "dans les pays voisins, (notamment le Pakistan et l'Afghanistan). Les gens qui ont été arrêtés ont avoué que les services de renseignement étrangers les équipaient", a-t-il ajouté.
Dimanche, le ministre iranien de l'Intérieur, Mostapha Mohammad Najar, a appelé son homologue pakistanais pour lui signifier "la vigoureuse protestation du peuple et du gouvernement iranien" après cet attentat.
"Le gouvernement pakistanais doit remettre le plus rapidement possible à l'Iran les terroristes" du groupe Joundallah dirigé par Abdolmalek Righi, a déclaré M. Najar lors de cet entretien téléphonique, a rapporté le site de la télévision d'Etat. "Il n'y a aucune raison de tarder à remettre à l'Iran ces terroristes et les responsables pakistanais doivent répondre de ces actions terroristes", a-t-il ajouté.
L'attentat s'est produit dans la province du Sistan-Balouchistan au sud-est de l'Iran , alors que les commandants des Gardiens de la révolution participaient à une réunion avec les chefs de tribus de la province destinée à renforcer "l'unité entre les chiites et les sunnites". Des chefs de tribus ont également péri dans cet attentat exécuté par un homme portant des explosifs sur lui.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a "rejeté de la manière la plus catégorique" son implication dans cet attentat. Il en est de même pour Washington.
Rappelons que le groupe Joundallah a notamment revendiqué l'attentat suicide du 28 mai qui a fait 25 morts dans une mosquée de Zahedan, dans la province du Sistan-Balouchistan.